Un nouveau paradigme dans le monde des affaires
Les enjeux ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) ont instauré un changement radical dans le fonctionnement des entreprises, passant de principes longtemps volontaires à des obligations juridiques. Ce bouleversement ne redéfinit pas seulement le rôle des entreprises dans la société, mais transforme également leurs interactions avec les parties prenantes. Cette émergence des enjeux ESG, repris dans les réglementations, met en lumière la responsabilité croissante des entreprises envers un large éventail d’intérêts.
L’essor des enjeux ESG dans les réglementations RSE
Les enjeux ESG, au cœur des réglementations liées à la RSE, vont au-delà des grandes entreprises pour toucher également les PME. En France, la loi PACTE de 2019 en est un bon exemple, offrant à toutes les entreprises la possibilité de devenir des « sociétés à mission ». Cette loi s’aligna bien avec le paysage réglementaire européen qui donna lieu à la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) en 2024. En abaissant considérablement les seuils d’éligibilité pour le reporting RSE, la CSRD a étendu des obligations RSE à environ 50 000 entreprises en Europe. Cette directive marqua une étape décisive dans la volonté de l’Europe de renforcer la responsabilité des entreprises en matière d’enjeux ESG, d’autant plus marquée par l’arrivée de nouvelles approches, comme la double matérialité.
Le concept de double matérialité
C’est au sein de la CSRD que réside le plus clairement le principe de double matérialité, qui nécessite une évaluation approfondie des impacts réciproques entre les entreprises et leurs environnements. Ce concept, également identifiable dans d’autres réglementations telles que la SFDR et la taxonomie européenne, contraint les entreprises à analyser non seulement comment elles sont affectées par l’environnement et la société, mais aussi comment elles affectent ces derniers. Cette perspective globale est cruciale pour gérer l’empreinte environnementale et sociétale des activités commerciales pour de plus en plus d’entreprises.
L’implication grandissante des entreprises
L’adoption de cette approche influence la manière dont les entreprises doivent opérer, y compris celles qui ne sont pas directement soumises à la CSRD. Par exemple, des normes comme l’European Sustainability Reporting Standard (ESRS) S2, exigent des entreprises qu’elles divulguent des informations détaillées sur les conditions de travail dans leur chaîne d’approvisionnement. Cela nécessite une collaboration étroite avec tous les fournisseurs, encourageant ainsi une chaîne de valeur plus transparente et responsable. Cela transforme le paysage économique par les entreprises directement visées par les réglementations, et par ricochet, celles n’étant pas soumises mais incitées à agir par les entreprises soumises.
Vers un paysage économique différent
Les réglementations liées à la RSE, basées sur les enjeux ESG, modifient profondément le paysage économique. Elles poussent notamment les entreprises, grandes et petites, à réviser leurs modèles d’affaires, à anticiper de nouveaux types de risques et à s’appuyer sur leurs collaborateurs pour mettre en œuvre des stratégies RSE. Dans ce contexte réglementaire dynamique, les entreprises découvrent de nouvelles opportunités pour innover et renforcer leur durabilité. Au final, l’alignement avec les enjeux ESG devient un impératif stratégique central, signalant une transformation profonde des entreprises (y compris des organisations) par la RSE, et portée par les collaborateurs et les fonctions RH.